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Titel
Transnationale Geschichte. Grundkurs Neue Geschichte


Autor(en)
Pernau, Margrit
Erschienen
Göttingen 2011: Vandenhoeck & Ruprecht
Anzahl Seiten
188 S.
Preis
URL
Rezensiert für infoclio.ch und H-Soz-Kult von:
Matasci Damiano

Voici un petit manuel qui réjouira les enseignants à la recherche d’un texte clair et synthétique destiné aux étudiants universitaires au début de leur formation en histoire. Paru en 2011 dans la collection Grundkurs neue Geschichte qui compte déjà plusieurs titres, il constitue une bonne introduction à l’histoire dite transnationale, une approche méthodologique qui soulève depuis désormais deux décennies à la fois des critiques et un engouement indéniable. 1 L’ambition de Margrit Pernau est de répondre de la façon la plus claire possible à une question fort complexe: qu’est-ce que l’histoire transnationale? Clarifions-le tout de suite, le pari de cette historienne de l’Inde aux XVIIIe–XXe siècles est réussi. S’il ne peut pas satisfaire le spécialiste, l’ouvrage offre en revanche au néophyte une grille de lecture pour s’aventurer dans un champ historiographique difficile, encore mal défini et traversé par des polémiques souvent opaques. Organisé en cinq chapitres, il présente les enjeux historiographiques et méthodologiques principaux ainsi que la vaste gamme de possibilités qui s’offrent à l’historien pour remettre en question la pertinence de la Nation, ou plus précisément le cadre de l’Etat-nation, en tant qu’unité d’analyse exclusive de la recherche historique. La perspective transnationale permet en effet de repenser les frontières «classiques» de cette discipline en prenant en compte les contacts, les interactions, les connexions et les circulations entre et par delà les nations et les régions du monde.

L’ouvrage offre un parcours pédagogique bien structuré: les chapitres sont concis, les notions importantes définies dans des encadrés spécifiques et le récit souvent accompagné par des tableaux chronologiques et des cartes géographiques. Les deux premiers chapitres discutent le postulat épistémologique à la base de l’approche transnationale, à savoir le rapport entre la Nation et l’écriture de l’histoire. Pernau retrace la place dominante de la Nation comme cadre de référence de la recherche historique depuis le XIXe siècle et, phénomène bien connu, son importance pour justifier les Etats-nations naissants. Pour illustrer l’effritement des frontières nationales comme seul cadre d’analyse, elle prend ensuite en considération quelques exemples de terrains de recherche qui par la nature même de leurs objets de recherche (comme l’histoire diplomatique et des relations internationales) ou de leurs questionnements (à l’instar de l’histoire comparée) n’adoptent pas une perspective d’étude exclusivement nationale. Le troisième chapitre est sans doute le plus réussi et le plus intéressant. Il s’agit d’une présentation des principales théories et des différentes méthodologies qui font del’étude des connexions et des interactions entre les régions du monde leur principal centre d’intérêt. Des notions comme connected history, transferts culturels, histoire croisée, New Imperial history ou encore histoire globale/mondiale sont définies et replacées dans leur contexte scientifique d’émergence. L’auteure essaie ensuite d’en présenter les axes de recherche et les terrains d’études principaux. En cherchant à mieux ancrer les débats théoriques dans la pratique empirique, le quatrième chapitre offre un rapide (et sans doute trop partiel) aperçu des champs de recherche en histoire transnationale. La circulation internationale des personnes (moving actors), l’étude d’espaces régionaux ou globaux (comme la «Méditerranée», l’«Océan indien», l’«Asie centrale») ou le phénomène religieux sont questionnés comme autant d’objets dont le récit implique le dépassement des frontières nationales. Le cinquième et dernier chapitre s’interroge enfin sur le problème des rapports entre langue et histoire transnationale. Comment l’historien doit-t-il gérer la pluralité linguistique de ses sources? Et comment appréhender des concepts dont la signification peut considérablement varier en fonction de la langue et des espaces culturels dans lesquels ils émergent? Telles sont les questions auxquelles l’auteure fournit, plus que des réponses, des pistes pour approfondir la réflexion.

Le lecteur appréciera enfin les différents index qui se trouvent à la fin de l’ouvrage. Ils permettent ainsi de l’utiliser comme un véritable instrument de travail et de retrouver aisément les noms des personnes, des lieux et des multiples notions discutées. Une bibliographie subdivisée par thème de recherche et par aire géographique permet, hélas au seul lecteur germanophone, de puiser dans la riche littérature de ce champ historiographique.

1 L’actualité de la recherche internationale peut être suivie sur le site http://geschichtetransnational. clio-online.net.

Zitierweise:
Damiano Matasci: Rezension zu: Margrit Pernau: Transnationale Geschichte, «Grundkurs neue Geschichte». Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 2011. Zuerst erschienen in: Schweizerische Zeitschrift für Geschichte Vol. 62 Nr. 1, 2012, S. 184-185

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Zuerst veröffentlicht in

Schweizerische Zeitschrift für Geschichte Vol. 62 Nr. 1, 2012, S. 184-185

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